Les jambes repliés sur moi-même, la tête entre les mains, me bercant d'avant en arrière telle une gamine jouant à cache-cache. Les murmures ne cessaient de résonner dans ma tête, les ombres ne cessaient de passer te repasser devant moi depuis au dessus de deux heures. J'avais beau hurler, me débattre pour qu'ils cessent, rien ne changeait, rien ne faisait en sorte que tout les sons cessent. VOUS ALLEZ FERMER VOS SALES GUEULES !? Avais-je hurler avant de me laisser tomber mollement sur le dur matelas, les larmes coulant, la haine au bord de la gueule. Il était environ midi trente et tout le monde était partie manger, tout le monde sauf moi. Non, moi j'étais beaucoup trop débile pour manger avec les autres, je devais attendre treize heure trente. Heure où une pauvre infirmière sans cervelle venait me porter mon plateau-repas contenant la pire merde qu'il existait sur terre. En seulement trois ans ici, j'avais du perdre vingt livres ou plus, et c'était pas pour rien. Si vous saviez l'horreur que l'on devaient manger, vous comprendriez. Le calme n'était toujours pas revenue dans ma tête et je ne cessais de hurler contre mon oreiller. C'était toujours ainsi que mes crises commencaient, des voix, des ombres, puis tout se terminait à l'infirmerie, avec d'horribles marques sur les poignets, au visage et sur les cuisses. Oeuvre de moi-même. J'avais l'impression qu'en m'infligeant ces marques, la douleur m'empêchait pour un court moment d'entendre les voix. Les gardes semblait habitués, puisqu'ils passèrent devant ma cellule,ou chambre, appellez comme vous voulez, sans rien dire ni faire. Je savais tout de même que ce qui m'attendais allait être horrible. Les gardes ne firent rien, mais les médecins, je savais que j'avais des risques de grosses séquelles pires que les précédentes. Je n'arrêtais pas d'hurler dans mon oreiller et de griffer le mur, me cassant sur le coup les coups les ongles, lorsqu'un claquement se fit entendre dans mon porte, un peu comme si quelque cognait. Je cessa tout et leva la tête tremblante. Depuis quand les infirmiers et les médecins cognaient-ils ? Les patients n'avaient eu en aucuns cas le droit de venir me voir, et je n'avais même pas droit aux visites. Alors soit c'était un de ses nouveaux médecins polis qui ne savait pas encore à quel point ici c'était l'enfer ou soit un de ses patients débiles qui ne suivaient pas les règles, mon jumeau quoi.

Lorsque la porte s'ouvrit, je ramena mes jambes à moi et passa mes bras autour de mes cuisses. J'ignorais si derrière la porte il y avait vraiment quelqu'un ou si c'était encore ma tête qui tenais à ce que je sois encore plus folle que je l'étais déjà. J'attendis un cours instant puis vit un jeune homme entrer doucement, le regard intrigué. Je ne l'avais jamais vu ici, quoi qu'il était vrai que je n'étais quasiment jamais sortie vraiment d'ici ou plutôt je n'avais jamais vraiment été libre d'aller où bon me semblait dans l'établissement. Tu veux quoi ? Lui avais-je demender d'un ton intrigué mais froid à la fois. Il jeta un coup d'oeil derrière pour ne pas se faire prendre, puis referma la porte doucement. Il s'acosta contre le mur et je le vis tourner la tête vers le vide et faire des espèces de signes et de chuchotements. Soit c'était moi la folle qui ne voyait personne alors qu'il y avait quelqu'un, soit c'était lui qui était tout comme moi, débile à voir des choses étranges.

Les voix dans ma tête s'étaient calmés, bien qu'elles n'avaient pas cesser. Je passa ma mains dans mes cheveux, enlevant les quelques mèches qui étaient retombées sur mon front. Le jeune homme paraissait un peu mal à l'aise d'être rentré ainsi, mais je ne pouvais lui en vouloir, après tout, je m'ennuyais tant qu'un peu de compagnie ne pouvait pas me faire de tort. À qui envois-tu tout ces simagrés ? Demandais-je en poitant le vide vers le quel il était toujours tourné. J'entra mes ongles dans le matelas lorsque les voix recommencèrent à être forte, mais j'esseya de garder mon calme, je ne pouvais me remettre à faire l'hystérie, sinon les gardes allaient jeter un coup d'oeil par la porte et y verraient l'homme.

Bien je passais dans le corridor et je t'entendais hurler. Et je me demandais ce que tu faisais. Me dit-il comme simple réponse. J'hocha la tête et détourna le regard, il était évident qu'il m'avait entendu hurler, mes cris devaient se faire entendre jusqu'au fin fond du couloir. Mais habituellement, personne n'osait venir ici, pas même les gardes, ils se contentaient de jeter un regard par la fenêtre et si mon était était trop extrême, ils filaient en douce, de peur de subir encore mes petites crises violantes. Il répondit ensuite à montre question, me pointant le vide il m'expliqua qu'il parlait à une personne que seul lui pouvait voir, d'ailleurs, selon les médecins, c'était simplement l'une de ses personalités. À ces mots, je compris qu'il était un peu comme moi, à voir et entendre ce que les autres ne voyaient pas, à se parler à lui-même et à être complètement différent en un claquement de doigts. Il était sans doute skizophrène, un truc du genre. Il hocha ensuite la tête et tout en continua de me dévisager, me demanda mon nom. Depuis mon arrivé ici, ce fût la question la plus simple et normale que j'avais entendu, je détourna mon regard du vide, où j'avais rester fixée puis repassa à nouveau ma mains dans mes cheveux. Je suis Effy. Effy Black Jacobson, et tu es ? Avais-je demandé tout de même intrigué. Puis avant même qu'il ne réponde, je continua. Moi qui habituellement soit fuyait les gens soit les déchirait, je me trouva un peu trop sociable d'un coup. J'ai le même problème que toi tu sais, les médecins me croient folles, en fait ils nous croient tous fous, selon eux je devrai mourrir et souffrir, seulement parce que j'entends des voix qui m'ordonnent, me supplie et me hurlent de tuer, des trucs du genre. Je savais qu'en disant ceci, je risquait de l'effrayer, mais j'étais ainsi. Effrayante, ou plutôt directe. Le pire, c'est que j'avais dit ces mots d'une telle normalité que c'était encore pire. J'étais tout simplement habitué à raconter la même histoire aux médecins, aux psychiatres et tout que j'avais finis par trouver normal de dire ceci, bien que je ne croyais pas avoir déjà trouvée sa anormal. Je pencha ma tête sur le coté, guettant une réaction ou encore des mots qui viendraient de lui. Les voix avaient recommencer dans ma tête et je me pris la tête en leur murmurant de me foutre la paix avant d'enfoncer mes ongles dans mains, de façon subtile, à ce que l'homme ne me voit pas faire.

Je conaissais ce sentiment de se sentir moins que rien. Je ne faisais pas ce qu'elles m'ordonnaient, alors j'étais une pauvre conasse. Je soupira puis pencha ma tête sur le coté et examina Hazael. Nom que j'adorais d'ailleurs. Normalement, je lui aurais sans doute sauté dessus et l'aurait frappé jusqu'à ce que quelqu'un vienne le secourir, mais cette fois, je restai assise, tranquille à discuter comme toute personne normale, à différence que nous étions dans un asile pour débiles. Ça fait combien de temps que tu es enfermé ici ? Je soupira lachement à sa question, je n'étais plus certaine. Cinq ans, trois ans, trois semaines. J'étais incapable d'avoir la notion du temps. Je l'ignore, un moment déjà. Et toi ?

Hazael s'était doucement approché, et s'assis sur le coin du loin, gardant ses distances. Peur ? Politesse ? J'en avais aucune idée, peu importe la raison ca m'importait peu, le fait de discuter un peu me faisais un grand bien. Je vis une infirmière passer par la petite fenêtre de ma porte, mais elle semblait si pressée, qu'elle ne remarqua pas la présence d'Hazael et passa tout droit. Une chance, aux nombre de fois où j'avais pu désobéïr aux règles, je savais quel sort ils nous réservaient si ils le voyaient ici. L'isolatoir, et parfois pire. Je tressailit en pensant à tout ce qu'il pouvait m'arriver, mais j'aimais bien la présence du jeune homme, alors qu'importe. Les voix dans ma tête avaient cesser et les bruits et hallucinations. Il était rare que j'avais un moment de répis, j'en profita donc en soupira de bonheur. N'importe qui m'aurait vu en ce moment et aurait pu croire à un miracle, un remède miracle qui calmait les gens dingues, un truc dans ce genre. Moi qui étais de nature hystérique et folle, j'étais assise bien tranquille à faire la conversation.

Hazael avait longuement réfléchi, avait tourné la tête vers le vide avec un bref merci puis s'était retourné vers moi. Ah. Merci. Ça fait 8 ans, mais le temps s'écoule bizarrement lorsqu'on ne peut pas sortir ou vivre sa vie comme on le veut. C'est... barbant a la fin. J'hocha la tête en renfoncant à nouveau mes ongles dans ma peau, je n'entendais plus vraiment ces sons, mais je ne me rendais pas plus compte des blessures que je m'infligeais. Barbant c'était même pas le mot. J'ignorais depuis combien de temps j'étais ici, je ne me souvenais même plus de mon arrivée, mais je savais que le temps passait long, j'avais tout de même l'impression d'avoir été ici depuis ma tendre enfance. Je souria intérieurement en pensant au mot tendre. Comment pouvais-je avoir eu une tendre enfance ? Mon père s'était tiré avec sa secrétaire et ma mère avait complètement perdu les pédales après. Moi, j'étais ce que j'avais toujours été, folle. Les gens achetaient des petits chats, les nourrissaient et s'amusaient avec eux. Moi, les seuls chats que j'avais eu, ils avaient tous finit six pieds sous terre. Décapitation, jolis feux, asphyxie, je les avait tous passés. Ma mère ne s'était bien sur jamais rendu compte de rien, mais sa m'amusait tout de même.

Je finis par sortir de mes pensés et hocha la tête à nouveau avant de prendre la parole. Barbant, non c'est plus que barbant, c'est l'horreur. Une vrai suplice pour la vie. D'accord, peut-être que pour certains, ici c'était mieux qu'à l'extérieur. Ils avaient une vie bien normale, à différence qu'ils étaient maltraités et enfermés entre quatre murs blancs, mais sinon, ils allaient bien. Mais dans les cas comme moi, ou peut-être même Hazael, bref tout ces fous qui voient ce qu'il ne faut pas ou qui dans mon cas et celui de pas mal presque tout ce couloir, disons juste que le fais d'avoir tué ne nous aidaient pas. La pluspart du temps nous étions cloitrés ici, seuls à virer fous avec ces histoires. Sinon, nous étions à l'isolatoir ou parfois même dans la salle d'expérimentation. Cette salle, j'y avais mit les pieds une fois, ce fût attroce. Ce sont eux les fous. Dis-je tout simplement en parlant du personnel.

Oui tu as raison... La plupart d'entre nous pourrait fonctionner en société, mais ils préferent inventer des raisons pour nous garder ici. Il est tout simplement impossible de sortir de cet endroit maudit. Je rigola face à cette remarque. Il était évident que moi, je ne pouvais vivre normalement en société. Vu les derniers cas que j'avais fait à l'extérieur, c'est à dire découper mon beau-père, les gens ne me laisseraient sans doute jamais quitter cet endroit. J'acquiesa tout de même d'un coup de tête, il avait tout de même raison pour d'autres gens, ceux qui étaient ici sans raisons graves. Les cilements recommencèrent encore dans ma tête, décidemment ce n'était pas mon jour, les infirmiers ne m'avaient pas encore donner mes médicaments et ca se voyait.

Mes ongles s'enfoncaient dans mon crâne, façon d'évacuer la terreur. Je croyais être subtille, mais lorsqu'Hazel me prit doucement les mains et me dit d'arrêter de me faire subir ca, je réalisa que je ne l'était peut-être pas tant que ca. Je pencha la tête sur le coté et la tristesse envahit mon visage. C'était la première fois que j'éprouvais ce genre d'émotions. J'ignorais pourquoi j'avais une facilité à m'exprimait autant avec lui, alors qu'habituellement j'aurait hurler dessus jusqu'à ce qu'il sorte, mais va savoir pourquoi, cette fois j'étais juste calme. J'ai l'air horriblement folle. Dis-je en murmurant. Puis voyant qu'il ne disait rien j'enchaina. Je ne réalise pas toujours tout ce que je peux m'infliger. Ce qui était vrai, soit je me faisais du mal pour changer la douleur mentale à la douleur physique, que je trouvais nettement moins pire, soit c'était si intense que je n'étais même plus responsables de mes mouvements.

Vu ainsi, c'était assez inteligent. Je n'étais sans doute pas la première et évidemment pas la dernière a m'infligé ce genre de trucs. J'hocha la tête, le regard dans le vide puis resta dans la lune quelques instants. Quelques instants ou le moindre son c'était enfin arrêter dans ma tête. Puis, Hazael me sortit de mes pensés en me demandant si j'étais capable de les contrôler. J'hocha négativement de la tête. Les seules fois ou j'avais la paix, c'était quand elles décidaient de se taire, ce qui était plutôt rare.

> Pas vraiment.

Je réalisa que c'était la première fois que je discutais avec quelqu'un sans lui sauter a la gorge ou encore sans hurler dessus ou tout simplement en ne disant rien. Puis étrangement, peut-être parcequ'il était le premier que je rencontrais avec un peu le même problème ou peut-être m'inspirait-il confiance tout simplement. Le sommeil commenca a prendre le dessus et je baille longuement avant d'oser un petit sourire en coins qui disparu aussitôt.

> Toi oui ?

Si il réussisait, je voulais son truc. Je voulais prendre le contrôle sur ses voix, je n'en pouvais tout simplement plus. Elles détruisaient ma vie plus que tout, quoi que j'étais bien capable seule et ca me convenait justement. Sans ses voix, ses hallucinations ou peu importe, je savais que j'aurai quand même été folle, que même si les voix ne m'auraient pas ordonnés de déchiqueter mon beau-père, j'aurai finit par le faire. C'était un beau salop. Et puis cette gourde de trainée qui m'avait insulté la première fois que j'avais pu sortir de ma chambre, même si personne ou plutot quelque chose ne me l'aurait pas ordonné, je l'aurait tout de même battu. J'étais de nature violance tout simplement.

> Bien, ça m'est arriver à quelques reprises d'avoir réussi a prendre le dessus sur... Eux. Tu vois, il faut beaucoup de concentration ou je ne sais pas trop comment j'ai réussi... Mais... J'essaie de comprendre comment j'ai fait dans ses moments là. Me dit-il d'un ton las.

Je resta sans mots, moi, jamais je n'avais réussi. Il m'arrivait parfois de ne rien entendre, mais c'était lorsque les médecins m'endormait à l'aide de toute sortes de drogues. Ce qui n'était pas très très naturel ni très très bon pour mon mental, qui déjà n'était pas à son meilleur. Je bailla puis posa ma tête contre le mûr. C'était la première fois que je pouvais parler à quelqu'un sans lui sauter au coup, sans même en avoir le moindre envie.

> Bon, tu sembles fatiguer, je crois que je ne vais pas te déranger plus que cela si....

Je le coupa net.

> Non, reste. J'ai besoin de compagnie. Je passe mes temps seule, tout le monde me craint, et avec raison, et je ne peux sortir d'ici.

Je fis un mince sourire puis releva les yeux vers la fenêtre. Avec le temps les gardes allaient peut-être avoir des doutes sur mon calme et allaient peut-être venir jeter un coup d'oeil, mais dans les pires des cas Hazael n'aurait eu qu'à se cacher sous le lit. Jamais les gardes n'allaient y prêter attention. J'étais tellement folle que juste s'approcher de moi était une mort assurée alors regarder sous le lit, c'était plus que la mort pour eux. Je rigola intérieurement en pensant à ce plan puis fis un petit sourire à Hazael.